Imaginez qu’une figurine prenne vie sur votre écran et progresse dans un jeu vidéo. C’est là le concept des jouets-vidéo, grande tendance des années 2010.
Jusqu’à la fin des années 80, le jeu vidéo était considéré comme un jouet. En effet, de grandes marques du secteur comme Mattel ont produit jeux et consoles. De fait, la frontière entre les deux branches n’existait pas. Mais l’arrivée de consoles comme la Game Boy et surtout la NES vont faire entrer le jeu vidéo dans une nouvelle ère.
Même s’ils ont encore des pages dédiées dans les catalogues de jouets, les jeux vidéo ne sont plus considérés comme tel. Les figurines et les poupées sont désormais bien distinctes des cartouches et des consoles. Et si cette séparation va perdurer pendant plusieurs décennies, elle va sauter en 2011 avec l’arrivée d’un titre novateur qui va marquer les enfants de l’époque : Skylanders.
Mais en plus d’être un titre marquant pour une génération d’enfants, Skylanders va lancer une vraie tendance jouant à la fois sur la “collectionnite”, sur un objet avec lequel interagir de plusieurs manières et une vraie rivalité avec des mastodontes du divertissement. Et cette tendance, c’est celle des jouets-vidéo.
Sommaire
Qu’est ce qu’un jouet-vidéo ?
Comme son nom le laisse supposer, un jouet-vidéo (ou Toys-to-life en Anglais) est une combinaison entre un jouet et un jeu vidéo. Concrètement, il inclut un jeu vidéo traditionnel à insérer dans la console de votre choix.
Cependant, ce jeu n’a pas de héros de base. Pour jouer au jeu, il faut donc des personnages prenant la forme de petites figurines à collectionner. Souvent, le jeu de base est fourni avec 2 ou 3 figurines de départ. Mais il est possible d’en ajouter d’autres à sa collection. Chaque autre figurine est vendue séparément et possède un design mais surtout des caractéristiques uniques.
Pour utiliser la figurine dans le jeu, plusieurs options sont possibles. Soit le jeu vidéo de base inclut un relais NFC prenant souvent la forme d’un portail, soit il suffit de placer la figurine sur la console pour l’activer. Cela a notamment été le cas avec le Gamepad de la Wii U.
Même si le jouet-vidéo sonne comme un jouet, il était bien vendu au rayon jeux vidéo des magasins. Et avec ses multiples héros à collectionner, il a immédiatement captivé l’attention des jeunes joueurs. Le premier à l’avoir fait est d’ailleurs un petit dragon bien connu des joueurs Playstation.
Skylanders : Spyro’s Adventure, pionnier dans le domaine du jouet-vidéo
C’est en effet Spyro qui sera le porte-étendard du tout premier jouet-vidéo : Skylanders. Nous sommes en 2011 et après le dernier épisode de sa trilogie sur PS2, les droits d’exploitation du petit dragon sont rachetés par Activision. Et ils souhaitent offrir une nouvelle aventure à Spyro en lui donnant une apparence plus cartoon.
Pour attirer les enfants, ils lancent donc ce concept de figurines à collectionner pouvant interagir dans le jeu. En octobre 2011, Skylanders : Spyro’s Adventure est lancé. À l’époque, son budget de lancement est aussi important que celui de Call of Duty : Black Ops. Et le succès est rapidement au rendez-vous.
Une nouvelle extension tous les ans jusqu’en 2017
Voyant l’engouement des joueurs de tous âges pour ces figurines, Activision propose en 2012 la première “extension” du jeu : Skylanders Giants. En plus de proposer de nouveaux héros, cette suite introduit une nouvelle mécanique : les héros géants. De nouvelles figurines plus grandes sont éditées, disposant de pouvoirs exclusifs.
Mais le plus intéressant est que les figurines du jeu de base son toujours compatibles avec ce nouveau jeu. Les enfants peuvent donc continuer de s’amuser avec leurs personnages préférés tout en parcourant une nouvelle histoire.
Dès lors, Activision va proposer un niveau jeu chaque année avec des mécaniques inédites :
- Swap Force en 2013 avec des parties détachables pour créer des héros combinant deux éléments différents
- Trap Team en 2014 avec un système de piège permettant de capturer des méchants et de les jouer
- SuperChargers en 2015 qui permet aux héros de piloter différents véhicules
- Imaginators en 2016 incluant plein de pièces détachables pour créer son propre Skylanders
Le précurseur… mais aussi le responsable de la déchéance des jouets-vidéo ?
Mais si chaque nouveau jeu apporte son lot de jouets à collectionner, sa régularité annuelle pèse sur les ventes. Dans le même temps, d’autres concurrents sont arrivés sur ce marché très lucratif. Or, pour continuer de jouer, il faut beaucoup dépenser chaque année. Une forme de saturation se fait sentir, et celle-ci annonce le déclin de la tendance.
En soi, Activision a toujours voulu proposer de la nouveauté pour ses Skylanders. Mais les idées venaient à manquer, les figurines s’accumulaient et les enfants avaient grandi. De fait, la licence est arrêtée en 2017. Cependant, Skylanders reste la licence de jouets-vidéo qui a créé la tendance et qui a tenu le plus longtemps face à ses rivales.
Car ces dernières sont nombreuses et surtout, elles ont voulu baser leur potentiel succès sur la notoriété mondiale de leurs personnages.
LEGO, Disney et Nintendo : des titans qui veulent aussi s’imposer dans les jouets-vidéo
Si Skylanders n’avait que Spyro comme personnage connu à son lancement, ses concurrents ont voulu sortir l’artillerie lourde d’entrée de jeu. Que ce soit Mario, Mickey ou les figurines LEGO, tous ont tenté l’aventure des jouets-vidéo, avec plus ou moins de succès.
LEGO Dimensions
Dernière licence de jouets-vidéo à avoir vu le jour, LEGO Dimensions est sorti en 2015 et c’est le titre qui reprend le plus le concept de jouet-vidéo. En effet, les figurines sont exactement comme des LEGO classiques, y compris le portail permettant d’interagir. De fait, les joueurs doivent tout d’abord les monter avant de les utiliser en jeu.
La marque a voulu attirer les joueurs en proposant uniquement des figurines dérives de licences connues comme Harry Potter, Batman, Sonic, Doctor Who ou le film LEGO : La grande aventure. Mais la production est arrêtée 2 ans après le lancement du jeu, en 2017.
Disney Infinity
À partir des années 2000, les jeux vidéo Disney alternent entre titres dérivés de leurs héros et créations inspirés des grandes tendances vidéoludiques. C’est encore le cas aujourd’hui avec des titres comme Disney Speedstrom inspiré de Mario Kart ou Dreamlight Valley inspiré d’Animal Crossing.
Mais l’un des premiers jeux vidéo inspirés d’un autre titre est Disney Infinity. Sorti 2 ans après le premier Skylanders, ce titre propose des figurines de personnages Disney à placer sur un portail interactif. Les héros disponibles proviennent aussi bien des classiques Disney que des univers Pixar ou Marvel.
Au total, le jeu aura 3 versions : Disney Infinity 1.0, 2.0 et 3.0 proposant un gameplay entre plate-forme et sandbox. Cependant, en 2016, Disney annoncera l’arrêt officiel du jeu.
Les Amiibos : le seul jouet-vidéo toujours d’actualité
En 2014, Nintendo souhaite également se lancer sur ce marché. Mais la firme, en plus de miser sur des héros iconiques, va proposer une idée très intéressante. En effet, les Amiibos (leurs jouets-vidéo) sont compatibles avec plusieurs titres. S’ils n’ont pas de jeux dédiés, ils permettent de débloquer des éléments bonus dans plusieurs jeux ou de transférer des données d’un jeu à l’autre.
À la base compatibles avec Super Smash Bros, ils donnent du contenu inédit dans les jeux Zelda, des tenues bonus pour les Miiou d’amener des habitants spécifiques dans Animal Crossing New Horizons. Cette diversité fait que les Amiibos sont toujours disponibles aujourd’hui et qu’ils sont les derniers témoins de cette tendance du jeu vidéo.